3 novembre 2013
En ce début de novembre, pensées particulières à nos chers disparus... Et Hommage à Patrice CHEREAU, à l'Odéon ce 3 novembre 2013 Sous le regard de RACINE... Que de belles énergies, éblouissantes ! MERCI à ces grands créateurs ! |
Au Théâtre de l'Odéon Entre Racine et Corneille... |
Des centaines d'admirateurs anonymes avaient tenu à être là, qui n'ont pas tous pu entrer dans le Théâtre de l'Odéon, dimanche 3 novembre au soir, pour adresser un dernier salut à Patrice Chéreau, disparu le 7 octobre. Ils étaient accompagnés par l'ensemble de la profession théâtrale, venue écouter les témoignages et hommages de nombre d'artistes ayant travaillé avec le metteur en scène, et qui composaient une affiche étourdissante : Michel Piccoli, Isabelle Huppert, Jane Birkin, Marianne Faithfull, Charlotte Rampling, Valeria Bruni-Tedeschi, Gérard Desarthe…... Ce fut un bel hommage : juste, émouvant mais sans pathos.
La soirée a commencé avec le chorégraphe Thierry Thieû Niang, qui a collaboré avec Chéreau sur ses derniers spectacles, et a dansé un extrait de sa création...… du printemps !, dans laquelle Chéreau lisait des extraits du Journal de Nijinski. Puis Michel Piccoli, impérial, est monté sur scène pour raconter comment il s'était retrouvé à jouer dans une pièce « d'un auteur totalement inconnu » –– c'était en 1983, le mémorable Combat de nègre et de chiens, de Bernard-Marie Koltès, et le début de toute une aventure…
Marianne Faithfull a lu au micro le texte de sa chanson Sleep, qui berçait Son frère, l'un des films de Chéreau. Isabelle Huppert a fait partager des extraits d'entretiens dans lesquels le metteur en scène se racontait, et a confié que les spectacles de Chéreau lui avaient donné envie d'être actrice. Charlotte Rampling a évoqué quelques souvenirs de La Chair de l'orchidée, et Jane Birkin, en un moment infiniment émouvant, a chanté a cappella sa chanson L'Amour de moi.
MODESTE ET ORGUEILLEUX À LA FOIS
Il y eut aussi Jean-Pierre Vincent et Michel Bataillon, vieux compagnons de Chéreau depuis le temps du lycée Louis-le-Grand, qui racontèrent le jeune homme qu'il fut, et les influences sur lui de Bertolt Brecht et de Roger Planchon. Gérard Desarthe, l'acteur mythique de Peer Gynt et d'Hamlet, qui lut le monologue de Jacques dans Comme il vous plaira, de Shakespeare. Il y eut enfin Philippe Calvario, qui joua un passage du spectacle qu'il a conçu à partir du livre Les Visages et les corps, signé par Chéreau en 2010, quand il fut le grand invité du Louvre – où l'on avait découvert que le metteur en scène, en plus de ses talents déjà multiples, avait aussi une plume.
Et peu à peu c'est un beau portrait, pudique et vivant, qui s'est dessiné de cet homme à la fois modeste et orgueilleux –– « Je n'emploie jamais le terme d'“artiste” pour me définir, disait-il. Mes parents [son père était peintre, sa mère, dessinatrice] ne l'employaient jamais. Ils parlaient de “métier”. J'aime ce mot de “métier” ».
Tout s'est terminé alors par quelques images filmées de la sublime Elektra de Strauss mise en scène, cet été, par Chéreau au Festival d'Aix-en-Provence. Dehors, sur la place de l'Odéon, il pleuvait doucement, et chacun repartait avec sa tristesse de ne jamais voir Comme il vous plaira, de Shakespeare, que devait mettre en scène Chéreau en ce même Théâtre de l'Odéon, au printemps.
La soirée a commencé avec le chorégraphe Thierry Thieû Niang, qui a collaboré avec Chéreau sur ses derniers spectacles, et a dansé un extrait de sa création...… du printemps !, dans laquelle Chéreau lisait des extraits du Journal de Nijinski. Puis Michel Piccoli, impérial, est monté sur scène pour raconter comment il s'était retrouvé à jouer dans une pièce « d'un auteur totalement inconnu » –– c'était en 1983, le mémorable Combat de nègre et de chiens, de Bernard-Marie Koltès, et le début de toute une aventure…
Marianne Faithfull a lu au micro le texte de sa chanson Sleep, qui berçait Son frère, l'un des films de Chéreau. Isabelle Huppert a fait partager des extraits d'entretiens dans lesquels le metteur en scène se racontait, et a confié que les spectacles de Chéreau lui avaient donné envie d'être actrice. Charlotte Rampling a évoqué quelques souvenirs de La Chair de l'orchidée, et Jane Birkin, en un moment infiniment émouvant, a chanté a cappella sa chanson L'Amour de moi.
MODESTE ET ORGUEILLEUX À LA FOIS
Il y eut aussi Jean-Pierre Vincent et Michel Bataillon, vieux compagnons de Chéreau depuis le temps du lycée Louis-le-Grand, qui racontèrent le jeune homme qu'il fut, et les influences sur lui de Bertolt Brecht et de Roger Planchon. Gérard Desarthe, l'acteur mythique de Peer Gynt et d'Hamlet, qui lut le monologue de Jacques dans Comme il vous plaira, de Shakespeare. Il y eut enfin Philippe Calvario, qui joua un passage du spectacle qu'il a conçu à partir du livre Les Visages et les corps, signé par Chéreau en 2010, quand il fut le grand invité du Louvre – où l'on avait découvert que le metteur en scène, en plus de ses talents déjà multiples, avait aussi une plume.
Et peu à peu c'est un beau portrait, pudique et vivant, qui s'est dessiné de cet homme à la fois modeste et orgueilleux –– « Je n'emploie jamais le terme d'“artiste” pour me définir, disait-il. Mes parents [son père était peintre, sa mère, dessinatrice] ne l'employaient jamais. Ils parlaient de “métier”. J'aime ce mot de “métier” ».
Tout s'est terminé alors par quelques images filmées de la sublime Elektra de Strauss mise en scène, cet été, par Chéreau au Festival d'Aix-en-Provence. Dehors, sur la place de l'Odéon, il pleuvait doucement, et chacun repartait avec sa tristesse de ne jamais voir Comme il vous plaira, de Shakespeare, que devait mettre en scène Chéreau en ce même Théâtre de l'Odéon, au printemps.
Cette page a été créée en 2013...
Voici d'autres évènements marquants qui, au niveau de la profession, m'ont touchée aussi particulièrement.
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